L’idée qui se trouve derrière la notion de HPI est celle de potentiel, c’est-à-dire de possibilité. Une personne à haut potentiel intellectuelle est une personne qui a “ce qu’il faut” pour produire un jour, peut-être, une réalisation intellectuelle majeure. Mais que faut-il pour cela ? Tous les modèles admettent qu’il faut a minima des capacités cognitives nettement supérieures à la moyenne. Il s’agit d’un concept relativement flou, difficile à traduire de façon opérationnelle. En effet, quel degré de différence choisit-on de qualifier de “nettement supérieur” ? Et surtout, quelles capacités cognitives prend-on en compte et comment les évalue-t-on ?
Actuellement, la solution généralement retenue consiste à utiliser un test qui couvre un ensemble conséquent d’aptitudes cognitives, comme les échelles de Wechsler, et à qualifier de haut potentiel intellectuel des performances supérieures à un seuil de QI donné, généralement 130.
Ce seuil de 130 est choisi sur une base purement mathématique (2 écarts-types au-dessus de la moyenne), par symétrie avec le retard mental, qui débute deux écarts types sous la moyenne. Avec cette définition, il y a 2,3% de HPI dans la population.
Bien qu’il soit relativement consensuel en recherche, certains auteurs préfèrent prendre d’autres seuils (120, 125 ou 145 par exemple).
Cela ne change pas grand-chose aux différences éventuelles que l’on peut trouver entre personnes HPI et non HPI, il ne se passe rien de particulier quand le QI passe de 129 à 131.
Le choix d’une définition par un niveau général d’efficience (le QI) se heurte à une autre difficulté, celle du caractère multidimensionnel de l’intelligence, de la multitude des fonctions cognitives qui la sous-tendent. Se pose alors la question du choix des capacités cognitives à prendre en compte et du poids relatif à accorder à chacune dans le calcul d’une estimation globale. L’étude des aptitudes cognitives a progressivement permis d’affiner ce choix, et de le baser sur des données scientifiquement fondées. Il reste cependant une part de compromis, dans les tests actuels, entre des critères théoriques et des contraintes pratiques d’utilisation des tests.
Au-delà, on conçoit aisément que la notion de haut potentiel fasse aussi sens au niveau de chaque domaine de compétence : une personne peut être particulièrement douée dans un domaine donné, et présenter un niveau plus standard dans d’autres domaines. On peut alors parler de zones de haut potentiel, et bien sûr étendre ce principe à tout type de capacité, intellectuelle ou autre.
Certains auteurs estiment qu’il faut ajouter d’autres caractéristiques, arguant qu’un QI élevé ne suffit pas à réaliser des productions exceptionnelles. Des psychologues proposent donc d’ajouter la créativité, la motivation intrinsèque ou la sagesse. Mais la définition par le seul QI, malgré ses limites, reste la plus simple et la plus opérationnelle, ce qui explique son succès.
Malgré les limites de la notion de haut potentiel intellectuel évoquées ci-dessus, celle-ci garde tout son intérêt pour informer un individu de ses particularités.
En effet, plus on s’éloigne des performances standard, c’est-à-dire de la majorité de la population, plus la différence de fonctionnement cognitif peut se faire sentir au quotidien et dans les interactions avec les pairs. Les particularités du fonctionnement cognitif et l’écart avec la majorité de la population peuvent donc avoir des conséquences sur le vécu, sur les ressentis… conséquences partagées par une partie des personnes présentant les mêmes caractéristiques cognitives.
En l’absence d’identification, les ressentis, les comportements et les éventuelles difficultés rencontrées du fait du décalage ou des capacités cognitives peuvent de plus être mal interprétées, ou attribuées à tort à d’autres causes. Ce qui est tout à fait “normal” et sain pour un surdoué (par exemple, les questionnements, l’importance de la réflexion, le foisonnement d’idées variées…) peut sembler excessif voire pathologique si l’on pense que la personne a un fonctionnement cognitif plus proche de la moyenne.
Lorsqu’une personne en vient à s’interroger sur un possible haut potentiel intellectuel, et fait la démarche de consulter un psychologue à ce sujet, son questionnement est souvent associé à des enjeux de gestion de la différence et d’utilisation des compétences. Au-delà de la question du haut potentiel, l’exploration de ces thématiques pourra permettre d’engager des changements positifs.
Source : texte de Ghislaine Labouret https://www.labouret.net/hpi/definition/, adapté par Nicolas Gauvrit
Le QI (Quotient Intellectuel) fournit un indice global du fonctionnement intellectuel. Il mesure ce que les psychologues appellent parfois “puissance mentale” ou “facteur général d’intelligence”.
Bien qu'il n'y ait pas de définition globalement acceptée de ce qu'est l'intelligence, le QI est ainsi généralement reconnu comme un indice global qui évalue une certaine vision de l'intelligence.
Cette évaluation se fait lors d'un test psychométrique standardisé qui chiffre la performance d'un individu réalisant différentes tâches intellectuelles.
Un bilan de QI donne une idée des performances intellectuelles d’une personne et de sa position par rapport à une population.
Il y a deux approches principales :
Que ce soit en groupe ou en individuel, le test se déroule dans un environnement calme et confortable pour permettre à le jeune de se concentrer.
Il doit être réalisé par des professionnel.le.s qualifié.e.s et les résultats sont utilisés pour aider les parents et l'association à mieux comprendre les besoins de le jeune.
Les tests de QI sont constitués d'une série d'épreuves standardisées qui évaluent différentes aptitudes intellectuelles telles que la logique, la mémoire, le raisonnement verbal et non verbal, entre autres.
Un test fait par un professionnel peut donner des indications sur des points forts ou des faiblesses de le jeune, indiquer si le profil est homogène ou hétérogène (ce dernier pouvant entraîner des difficultés rapidement pour l'enfant si rien n'est fait pour compenser).
En outre, le professionnel fera probablement un examen plus complet concernant le profil psychologique de le jeune. Passer un test coûte entre 150 et 250, un prix qui se justifie en ce qu’il doit obligatoirement être fait par un.e professionnel.le (psychologue ou psychiatre) et demande souvent plus de 4h de travail pour cette personne.
Effectué sérieusement, un test de QI apportera des indications précieuses pour comprendre et aider son enfant. Outre le chiffre du QI total, le bilan contiendra la performances aux 5 indices qui constituent le QI Total (Compréhension verbale, Visuo Spatial, Raisonnement fluide, Mémoire de travail et Vitesse de traitement), une anamnèse et les conclusions du ou de la professionnel.le.